Valley Cats
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 À bout de force | Libre |

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Queuqueue
Esprit adolescent
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MessageSujet: À bout de force | Libre |   À bout de force | Libre | Icon_minitimeSam 5 Fév 2011 - 10:26

    Le ciel était empli de nuages et donnait une lumière grisâtre sur la forêt. Le monde semblait triste. Presque aussi triste que l'était une jeune chatte. Son pelage était sale. Ses yeux rougis par les larmes et la fatigue. Elle avait fugué du camp depuis plusieurs jours et personne ne s'était lancé à sa recherche. Elle le savait car elle n'avait rien fait pour effacer ses traces. Si quelqu'un l'avait suivi, il l'aurait déjà trouvé depuis belles lurettes. Elle se morfondait donc sur son sort. °Pourquoi personne ne vient ? Ils ne m'aiment pas ?! Je ne suis vraiment qu'un déchet pour eux ! Peut-être aurais-je mieux fait de ne jamais venir au monde.°

    - Mais je n'ai rien demandé moi...

    Elle avait miaulé ses paroles tout en sachant que personne ne l'entendrait. Et tandis qu'elle marchait d'un pas désespérément lent, sa patte trébucha dans le vide et elle tomba du haut d'une petite falaise. PLOUF ! Elle se retrouva soudain entourée d'eau. Elle ne réagit pas tout de suite. C'était sûrement son destin. Elle allait enfin mourir. Et tandis qu'elle s'enfonçait toujours plus profondément, s'éloignant de la surface miroitante au-dessus d'elle, un bruit assourdi lui parvint. Elle tourna lentement la tête, juste à temps pour remarquer une flamme rousse foncer dans sa direction.

    Puis, ce fut le noir complet. Elle ferma les yeux et prit une inspiration. L'eau entra dans sa gorge et lui brûla les poumons. La douleur la ramena à la réalité et elle toussa. Son corps était lourd. Elle sentait le sol sous elle. Elle avait froid, tremblait convulsivement. Et à nouveau, ce fut le noir. Sa tête retomba lourdement sur le sol. Elle n'avait rien mangé, ou presque, depuis qu'elle avait quitté le camp. Elle était trop faible pour survivre à sa noyade.

    --------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    C'était une journée comme une autre. Le soleil jouait à cache-cache avec les nuages. Des fois il se montrait et illuminait le monde de ses rayons brillants et des fois il se cachait. Actuellement, il se cachait derrière un immense nuage. Et il mettrait un certain temps avant d'en ressortir. Soupirant devant l'aspect mélancolique que prenait la forêt sous la lumière étouffée, Longue Queue se dirigea vers le Lac Sans Fond. Il savait que son nom était mérité pour avoir essayé de l'explorer. Et il était vrai que le fond de la partie profonde du lac était impossible à atteindre. Dans son enfance, il avait été le chaton qui retenait le plus longtemps sa respiration. Et malgré tout, il n'avait jamais réussi à aller bien loin. Il avait donc décidé que le lac méritait son nom et qu'il n'en viendrait jamais à bout. Il ne s'y rendait maintenant plus que pour se désaltérer ou pêcher. Cette fois-ci, c'était pour boire qu'il y allait.

    Il s'approcha donc du bord du lac et lapa l'eau claire, en prenant une gorgée. Elle coula dans son gosier et lui un bien fou. Il en préleva donc plusieurs autres lapées et ne s'arrêta que lorsqu'il se sentit repu. Il s'assit alors et contempla l'horizon. Le lac était large et long. Sa surface était agitée par les allez et venus des poissons et par le passage de moustique qui marchait sur l'eau. Le son des oiseaux chantait dans l'air humide et un sentiment de léthargie s'empara du chat roux. Ses yeux se fermèrent et il sentit le soleil réchauffer son pelage. Il n'eut pas besoin d'ouvrir les yeux pour deviner que le nuage avait laissé la place à l'étoile brillante. Le vent soufflait plus fort et les feuilles couvraient tout bruit des environs.

    C'est alors qu'il remarqua une odeur. Son nez ne cessant de fonctionner, il l'avait sentie plus tôt, en arrivant. Mais elle ne lui avait pas parue aussi familière. Il s'agissait d'une odeur de chat. Assez jeune. Et vraiment très sale. Il lui semblait pourtant discerne l'odeur du Clan. Assez vieille et étouffée par celle de la faim. Mais ce qui attira son attention, c'était que l'odeur provenait de l'eau. Il ouvrit les yeux et chercha des yeux une masse de poils, se demandant qui serait assez fou pour se baigner par un temps pareil, mais ne trouva rien. Son regard se porta alors plus bas sous la surface. Une tâche grise coulait sans se débattre. Queuqueue se releva immédiatement.

    La tâche rétrécissait rapidement. Heureusement, elle coulait là où l'eau était la moins profonde. Le chat roux courut, bondit et plongea. Puis nagea sous l'eau en mouvements travaillés. Il était habitué à l'eau depuis son enfance, comme tout chat du Camp. Il arriva près d'un jeune chat au pelage tigré. Ce dernier laissa échapper des bulles d'air de ses poumons. Il était arrivé à court d'oxygène. Prenant son courage à deux pattes, Longue Queue l'attrapa par la peau du cou et remonta vers la surface. Il prit une grande inspiration avant d'être ramener sous l'eau. Le chat était déjà fort musclé.
    °Pourquoi n'avait-il rien fait pour remonter vers la berge ?° Il chassa cette pensée et se concentra pour remonter. Il ne réussit pas à atteindre la surface mais se mit à avancer vers le bord du lac. Il lâcha prise et le chaton retomba vers le fond. Il était à bout de force. Mais replongea tout de même. Pourtant, il sentait bien qu'il n'y arriverait pas tout seul.

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